Les arbres sont précieux, ils conservent la fraicheur, ils purifient l’air. Ils donnent de la joie, de l’oxygène, des endroits où se reposer, où se ressourcer.
Un jour, je me suis arrêtée devant l’un d’eux, et j’ai imaginé toute sa longue vie.
Le conte de l’arbre dans la ville
L’arbre dans la ville raconté par une sophrologue.
Il est né dans une forêt, bercé par les bruissements des plantes, effleuré par la brise, sous un ciel pur, avec des oiseaux par milliers, des pluies limpides et le vent parfois impérieux, parfois subtil.
Il a pris racine sous un épais feuillage et il a mis un temps fou à s’élever, à se fortifier ; sa longue croissance allait traverser les siècles.
Autour de lui, tout être à part ses pairs, a éclos, germé, s’est fané et s’en est allé ensuite nourrir la terre.
Il a grandi si lentement qu’à un tiers de son chemin de grand arbre, il était déjà plus âgé que n’importe quelle autre créature sur terre.
Puis autour de lui, tout a lentement changé.
Il a eu le temps de grandir, d’abriter tant de naissances dans ses branches, dans ses racines, dans son tronc.
Peut-être s’est-il trouvé quelques fois en présence d’un humain perdu dans les bois ; un chasseur ou un vagabond.
Puis il y en a eu de plus en plus. Des hommes sont venus couper du bois pour construire leurs maisons, puis ils ont retourné la terre à perte de vue pour en faire des champs.
Il a été laissé là pour apporter de l’ombre aux cultures.
Peut-être avait-il plus de majesté que ses semblables, ou que le jour où il se trouva destiné à être abattu, un bel oiseau y faisait son nid, alors l’homme avait laissé retomber sa hache.
Les oiseaux se font faits plus rares, les animaux ne sont plus venus se nicher sous ses feuilles et au fils du temps, les habitations ont remplacé les cultures.
Il a accueilli des enfants qui ont joué dans son feuillage, des passants qui cherchaient un refuge à la pluie, des femmes en groupe dans des robes longues en quête d’un peu d’ombre sur leur chemin vers la rivière.
Puis, peu à peu, le bitume a recouvert la terre.
Le ciel est devenu moins vaste, sont apparues les voitures, très rares d’abord, puis de plus en plus jusqu’à éclipser le chant des moineaux dans un vrombissement continu.
Témoin silencieux de tant de changements et aujourd’hui, il est dans cette ville avec tous les mystères de cette longue traversée des siècles et il continue d’offrir de l’ombre, de purifier l’air et d’abriter des naissances.
Il est si profondément enraciné dans la terre qu’il reste figé dans ses tâches séculaires.
Il sera peut-être encore là lorsque l’humain arrivera au bout de sa folie, ou en tout cas jusqu’à ce qu’un vent impétueux ait raison de sa longue existence.
Je suis sophrologue certifiée RNCP, installée sur la place du Ravelin, dans le quartier de Saint-Cyprien à Toulouse.